Mon petit Costa Rica ne se résume pas à sa nature luxuriante et à sa biodiversité exceptionnelle. C’est aussi une terre de café, comme ma région Los Santos, dont les grains comptent parmi les plus appréciés au monde. Malgré une production nationale qui ne représente qu’environ 1,2 % du volume mondial, nos conditions géographiques et climatiques idéales sont la formule parfaite pour une tasse d’excellente qualité, à l’arôme délicat et aux saveurs subtiles.
Je suis Esteban, concepteur de voyages chez Terra Caribea et amateur de café, évidemment ! Pour moi, le café se découvre tout au long d’un itinéraire au Costa Rica et sa dégustation est une étape incontournable de votre voyage. Ce guide vous propose donc un aperçu des différentes régions caféières, des conseils pour savourer le café local, des expériences immersives, ainsi que des recommandations pour acheter du café authentique.
Brève histoire du grain d’or costaricien
Introduit à la fin du XVIIIe siècle, le café est rapidement devenu un pilier économique et culturel. Dès 1820, le pays exportait ses premiers sacs de café vers l’Europe. La prospérité liée à ce grain doré (Grano de Oro) a permis de financer des infrastructures majeures, telles que le Théâtre National, tout en forgeant une identité nationale fière de son riche héritage agricole.
Aujourd’hui, le café du Costa Rica bénéficie d’un système de production durable et d’une traçabilité exemplaire, supervisé par l’Institut du Café du Costa Rica (ICAFE). Toutes les variétés cultivées sont de type Arabica, sélectionnées pour leur finesse et leur complexité aromatique.
Les régions productrices de café : un voyage des sens
Initialement, le Costa Rica reconnaissait officiellement huit régions caféières distinctes depuis 2001. Toutefois, une mise à jour en 2024 a ramené ce nombre à sept suite à la spécialisation des cultures. Chacune de ces régions se distingue par un profil sensoriel unique, façonné par l’altitude, le climat, les sols et les pratiques agricoles locales.
Zone Nord
Provinces : Guanacaste, Puntarenas et Alajuela
Altitude : de 600 à 1 300 mètres
Le café y est cultivé dans des zones à la fois humides et sèches, sur des sols volcaniques, notamment à Hojancha, Monteverde et Fortuna. La production est en croissance grâce à l’arrivée de nouveaux producteurs et de micro-moulins. Les récoltes s’étendent d’août à janvier. Leurs tasses sont légères, un peu salées et amères. Parfaites pour une initiation douce.
Vallée Occidentale
Provinces : Alajuela (San Ramón, Naranjo) et San José (Puriscal)
Altitude : de 700 à 1 700 mètres
Le café pousse sur des sols volcaniques, avec des variétés telles que Caturra, Catuaí, Obatá. Les cafés de cette région sont réputés pour leur acidité citronnée et leurs profils aromatiques uniques.
Vallée Centrale
Provinces : San José (Aserrí, Desamparados), Heredia, Alajuela et Cartago (Tres Ríos et Orosí)
Altitude : de 600 à 1 600 mètres
On y trouve des sols volcaniques. Les variétés cultivées incluent Caturra, Catuaí, Geisha et Bourbon. Des méthodes innovantes pour leur production. Cette région mêle tradition et innovation dans la culture du café. Leurs tasses se caractérisent par des arômes équilibrés, notes de chocolat, fruits et miel.
Los Santos
Province : San José (Tarrazú, Dota et León Cortés)
Altitude : de 600 à 2 200 mètres
Cultivé sur des terres de montagne fertiles, le café repose principalement sur les variétés Caturra et Catuaí, avec également Obatá, Catimor et F1. C’est la région la plus productive du pays, reconnue pour la qualité de ses cafés et son rôle dans le développement local. La tasse y est intense, fruitée et florale, avec un excellent post-goût.
Mon préféré, que j’ai eu la chance de récolter à la main dans ma jeunesse, puisque c’est ma région.
Pérez Zeledón
Province : San José
Altitude : de 600 à 1 900 mètres
Les variétés principales sont Sarchimores, Catimores, Caturra, Catuaí, Villa Sarchí et Geisha. Les cafés poussent sur des sols variés, sous une pluviométrie annuelle comprise entre 2 175 et 3 345 mm. La région se distingue par ses bonnes pratiques agricoles et la diversité de ses microclimats. Le café y est à une diversité d’arômes : fleurs, agrumes et douceur.
Turrialba
Province : Cartago
Altitude : de 600 à 1 400 mètres
Les cafés sont cultivés sur des sols volcaniques et alluviaux. Les variétés comme Caturra et Catuaí rouge y sont cultivées à l’ombre d’arbres légumineux et d’essences forestières, notamment le laurier. Cette région bénéficie d’une bonne répartition des pluies, de températures constantes et d’altitudes variées. La tasse se caractérise par être légère, douce, idéale pour les palais sensibles.
Coto Brus
Province : Puntarenas
Altitude : de 700 à 1 500 mètres
Sur des sols issus de la forêt tropicale humide, on cultive des variétés telles que Sarchimor, Cavimor et Catimor. Le café pousse à l’ombre d’arbres contribuant à un microclimat favorable. Environ 88 % de la production est destinée à l’exportation. Son goût se caractérise par des fleurs, des agrumes et de la douceur.
L’art de déguster le café au Costa Rica
Au Costa Rica, le café fait partie du quotidien. Traditionnellement, il est préparé avec un chorreador, un filtre en tissu monté sur un support en bois, qui permet une infusion lente révélant toute la richesse aromatique du grain. Plus récemment, d’autres méthodes se sont développées, dont la vandola, une méthode de préparation artisanale inventée par le costaricien Minor Alfaro, mêlant précision et savoir-faire traditionnel.
Le café se boit le plus souvent noir et sans sucre, pour en savourer la pureté. On retrouve aussi le classique café con leche, plus doux. Globalement, le café costaricien se distingue par sa délicatesse et son équilibre, bien loin de l’amertume de certains cafés industriels.
De la plante à la tasse
Pour une immersion authentique dans l’univers du café, plusieurs familles et coopératives locales ouvrent leurs portes aux voyageurs curieux. Vous pourrez suivre chaque étape de la production : de la récolte des cerises à la torréfaction artisanale, en passant par le séchage au soleil et bien sûr, une dégustation de cafés d’exception. Ces expériences, souvent organisées par des communautés rurales, permettent de découvrir les traditions locales et de soutenir directement les familles productrices.
Emportez ce savoir-faire chez vous !
Si vous souhaitez rapporter un souvenir authentique ou prolonger l’expérience une fois rentré chez vous, le Costa Rica offre de nombreuses options pour acheter du café de qualité. Les marchés locaux, comme le Mercado Central de San José ou celui d’Heredia, permettent de se procurer des grains ou du café moulu à bon prix. Les coopératives telles que Coopetarrazu, Coopedota proposent quant à elles des cafés souvent biologiques, issus de circuits courts et produits dans le respect de l’environnement. Vous trouverez également d’excellentes références dans les boutiques spécialisées de San José ou d’Escazú, notamment chez Caféoteca, Café Bohío ou Don Mayo. Enfin, pour un achat de dernière minute, l’aéroport propose une sélection variée, bien que les prix y soient plus élevés.
Conseils pour conserver cette magnifique boisson
Pour préserver au mieux les arômes, il est recommandé de choisir du café en grain, fraîchement torréfié. Une bonne conservation est essentielle : gardez votre café dans un contenant hermétique, à l’abri de l’air, de l’humidité et de la lumière. La mouture doit être adaptée à votre méthode d’infusion, qu’il s’agisse d’une cafetière filtre, à piston ou espresso. Enfin, l’eau utilisée ne doit jamais être bouillante : une température comprise entre 90 et 95 °C est idéale pour préserver les subtilités du goût.
Privilégier des cafés traçables, issus du commerce équitable ou cultivés par de petits producteurs, contribue à soutenir une filière à la fois éthique et durable pour le pays. Car le café costaricien, au-delà de sa qualité, incarne un véritable savoir-faire et une culture vivante. Qu’on le découvre pour la première fois ou que l’on soit déjà amateur, il offre à chaque fois une nouvelle expérience à savourer.
Pour prolonger l’expérience et éveiller encore vos papilles, plongez dans notre article dédié au cacao.